Thèse

Etat de l’art

   Depuis les premières improvisations au piano jusqu’aux grandes orchestrations hollywoodiennes, les compositeurs se sont spécialisés dans le domaine audio-visuel en s’adaptant aux réussites technologiques liées à l’enregistrement et à la synchronisation du son et de l’image. Ces compositeurs développent différentes « manières » de concevoir une musique pour un film. Parallèlement, une terminologie se met rapidement en place pour définir les différents effets présents dans le rapport du son à l’image. Le développement de la réflexion dans le domaine audio-visuel influence directement les compositeurs. Eisenstein est l’un des premiers théoriciens et réalisateurs à faire évoluer le rapport son et image. À l’aube du cinéma parlant, il écrit un manifeste dans lequel il considère que le son à la capacité de produire des images. De ce fait, les techniques liées au son hors champ naissent à cette époque et font aujourd’hui partie intégrante de la conception d’un film. Par ailleurs, dans leur ouvrage La Musique de cinéma, Adorno et Eisler critiquent l’influence de l’opéra et appellent à une radicalisation tant sur l’esthétique musicale que sur le rapport son et image. Pour finir, Michel Chion, théoricien contemporain issu du milieu musical, à soulevé des ambiguïtés sur la terminologie audio-visuelle. Il introduit sa recherche par un travail lexicologique qui le conduit à proposer de nouveaux termes comme la « dissonance audiovisuelle », la synchrèse ou encore l’effet anempathique. Cependant, les recherches que j’ai effectuées durant mon master ont conclu que des termes restaient maladroits dans leur utilisation. Dans certains cas, nous associons à un seul terme de nombreuses applications qui n’ont pourtant pas les mêmes effets, dans d’autres cas nous trouvons différentes appellations renvoyant à un unique effet. Aussi, la littérature audio-visuelle contient de nombreuses erreurs sur la réelle signification des termes qu’elle utilise. Soit parce qu’ils résultent d’une « spéculation intellectuelle », soit parce que les termes sont tirés du lexique musical qui n’est pas vraiment maitrise par les théoriciens cinématographiques. Certaines écoles comme Supinfocom ne proposent pas l’apprentissage du lexique audio-visuel à leurs élèves qui sont pourtant destines à produire et à réaliser des œuvres mêlant le visuel au sonore. Il est important qu’une terminologie plus intelligible se mette en place. Il faut que la communauté audio-visuelle puisse se comprendre en utilisant un lexique commun pour que l’interaction entre le visuel et le sonore tende vers l’innovation esthétique.

Objectif

    L’objectif est d’abord de redéfinir chaque terme afin de soulever les ambiguïtés et de proposer un lexique universel. La classification doit contenir l’intégralité des effets précédemment utilisés en vue d’être complétée par de nouvelles applications du son et de la musique sur l’image animée. Nous devons également adapter cette terminologie non seulement aux nouveaux outils de création musicale, comme la composition assistée par ordinateur, mais également à l’émergence de nouveaux médias comme le jeu vidéo. La terminologie doit donc tenir compte des nouvelles possibilités de travailler le son sur l’image grâce à la MAO et à ses interfaces graphiques. Par ailleurs, dans le domaine du serious game, la terminologie permettrait d’accroitre la dimension ludico-éducative de ce média par une réflexion aboutie sur le rapport son/image et sur l’étude de l’impact émotionnel que le couple audio-visuel exerce sur le joueur. Nous apporterons ainsi une valeur intellectuelle au serious game, l’écartant d’une dimension uniquement commerciale.

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