Étape 2 : Réalisation de l’ébauche musicale

Ensuite il fallait tramer le film du début à la fin afin d’obtenir une lecture globale de la composition. Je voulais partir sur un style symphonique mais garder tout de même des parties plus solistes, plus intimistes.

- Portrait d’introduction

Martin voulait que la musique commence par une longue tenue sur le premier plan de Tim Burton. Ce portrait renfermait un clin d’oeil au court métrage Vincent réalise en 1982, et bien que la musique n’a pas été composée par Danny Elfman, il me fallait un moyen de connoter musicalement cette bande originale. Le souvenir musical que j’avais de ce court métrage était le timbre d’une flûte à bec en solo qui introduisait le film. J’ai donc eu l’idée d’exposer mon thème avec une flûte à la couleur similaire. Pour se faire, j’avais en ma possession la banque de son « Rennaissance Flûtes de SampleTekk » avec une flûte soprano qui s’en rapprochait idéalement. Je voulais que cette intervention de la flûte soit simple, poétique et qu’elle reflète d’une certaine humilité, j’ai donc légèrement modifier le thème principal et j’ai obtenu ceci :

Thème à la flûte :

Quant à l’harmonie, je l’ai épuré jusqu’à la réduire à une simple cadence parfaite (I – V – I)
Thème à la flûte harmonisé (cordes et choeurs) :

 

- Pee Wee’s Big Adventure et Beetlejuice :

Ces deux tableaux demandaient une ambiance loufoque, légère sur Pee Wee’s puis lourde sur le Beetlejuice. L’utilisation d’un piano accompagné par une rythmique très carrée (à l’image d’une boites à rythme) convenait parfaitement à ce type d’ambiance.

 

- Batman, Edward aux mains d’argent, Batman 2 et L’étrange Noël de Mr Jack :

Pour ma part, je pensais pouvoir parfaitement accommoder ces quatre films. Le tableau de Batman m’a permis de créer une transition vers un univers plus sombre avec le fameux climax Elfmanien. L’apparition des choeurs pour « Edward aux mains d’argent » était incontournable et pouvait permettre d’orienter l’ambiance musicale vers un univers féerique, comme l’enchantement d’un Noël morose. Je n’ai pas voulu exposer mon thème ici car je voulais le préserver pour plus tard, et sur le tableau de « L’étrange Noël de Mr Jack » j’ai employé de manière subtile quelques matériaux de mon thème principal.

 

- Ed Wood Mars Attack et Sleepy Hollow :

Pour les tableaux de « Ed Wood » et de « Mars Attack », j’ai bien évidement utilisé les ondes martenot sur une harmonie très étrange. Pour cela,  le rapport entre le Gm et le Ebm offre cette sensation, le tout en utilisant mon thème de départ. C’était le moment opportun de faire entendre clairement le thème de base. Sur Sleepy hollow je voulais garder la même harmonie sans savoir si je devais reprendre le thème ou pas.

 

- La planète des singes :

La bande originale étant majoritairement composée de percussions, il me fallait profiter de cette planche pour faire respirer la musique. Ainsi j’ai donc voulu instaurer une ambiance tribale avec quelques percussions ethniques en vue de créer une ambiance austère.

 

- Big Fish, Charlie et la chocolaterie, et les Noces Funèbres :

Après une période très sombre avec « Sleeppy hollow » et la « Planète des singes », je voulais que le tableau Big Fish respire d’une certaine « fraicheur ». Je ne pouvais donc pas passer à côté du mode lydien avec ces fameuses interventions de sixtes mineures doucement plaquées dans l’aigu du piano et cela suspendu au dessus d’un ostinato à la quinte à la main gauche. Pour « Charlie et la Chocolaterie », c’était également l’occasion d’obtenir un soupçon de gaieté avant de repartir dans une teinte plus sombre avec « Les noces funèbres ».

 

- Sweeney Todd et Alice au pays des merveilles :

J’étais impatient d’arriver à Sweeney Todd et à Alice pour composer une petite poursuite aux cordes. L’instrument de prédilection de Sweeney Todd était pour moi l’orgue mais dans une utilisation minimaliste. J’en suis arrivé à me dire qu’il ne jouerait qu’une basse continue sur laquelle les cordes viendraient se greffer en staccato sur une pédale de tonique. Le tableau de Alice au pays des merveilles quant à lui reprend l’harmonie du thème de base en vue de produire une agitation orchestrale très colorée.

 

- Portrait final :

Même si le thème principal n’a pas été utilisé sur chaque tableau car j’avais peur qu’il y ait une surcharge des mélodies, j’ai décidé de l’exposer au piano solo sur ce dernier tableau, afin de dévoiler en quelque sorte mon idée de base. Aussi, cela permettait de regagner la même simplicité qu’au début et de fermer musicalement la parenthèse.

 

- Ébauche intégrale : 

Étape 3 : l’Orchestration